LE PORTEFEUILLE DE CORRESPONDANCE 1872 à WW2

Décrit au journal militaire officiel le 13 août 1872, le nouveau portefeuille de correspondance, identique pour les deux armes, est destiné à contenir les dépêches et le revolver. Il se compose d’un corps plié en deux, d’un recouvrement ou patelette légèrement arrondie à sa partie libre, de deux côtés formant oreillons, d’un contre-sanglon d’attache avec sa boucle, d’une courroie de suspension avec boucleteau, boucle et passant. Le corps, la patelette et les côtés sont en veau fauve et doublés en toile de lin grise. Le contre-sanglon d’attache, la courroie et le boucleteau sont en forte vache fauve ; les boucles sont en fer étamé, à rouleau. La bordure de la patelette et des côtés est en veau. La courroie de suspension et son boucleteau sont cousus par une de leurs extrémités à un dé en fer étamé, fixé à une enchapure en cuir fauve cousue entre le cuir et la doublure du corps du portefeuille, à 20mm environ de la couture de la patelette. Les côtés sont d’un seul morceau de cuir. La partie qui dépasse le corps du portefeuille forme oreillon et se trouve fixée d’un côté au bord libre de la patelette sur environ 7 centimètres. Les deux côtés, jusqu’à la naissance de l’oreillon, sont doublés en dedans d’une bande de cuir de 50mm de largeur sur environ 110mm de longueur, portant au milieu une fente verticale de 60mm de longueur à partir du bord supérieur. Le contre-sanglon d’attache est cousu sur le milieu du bord de la patelette sur une longueur de 30mm. À l’intérieur est fixée en diagonale, par deux doubles coutures, une fonte en vache jaune lisse composée de deux pièces et destinée à recevoir le revolver.
La hauteur du portefeuille est de 23 centimètres ; sa largeur est de 32,5 centimètres. La hauteur apparente du recouvrement est de 10 centimètres. Les anciens portefeuilles de correspondance encore en service ne sont pas modifiés.
Une modification au règlement sur le service intérieur de la gendarmerie du 9 avril 1858, publiée le 26 novembre suivant, précise que les gendarmes de l’arme à pied, en tenue de service, sont armés du mousqueton et portent leur revolver dans le portefeuille de correspondance. Il en est de même pour les gendarmes à cheval, lorsqu’ils effectuent un service à pied. En service à cheval, le revolver est placé dans la sacoche gauche du harnachement. L’adoption d’un étui de revolver entraîne, par décision ministérielle du 24 août 1874, la suppression de la fonte se trouvant dans l’intérieur du portefeuille de correspondance et dans laquelle ont plaçait le revolver. Son prix est donc ramené à 6 francs 50.

Un nouveau modèle de portefeuille est adopté par note ministérielle du 8 septembre 1876. Le corps, la patelette et les côtés sont désormais en cuir de vache fauve, plus résistant que le cuir de veau utilisé précédemment. Le contre-sanglon d’attache est cousu sur le milieu du bord de la patelette sur une longueur de 25mm (30mm auparavant). La hauteur du portefeuille, mesuré à plat sur le milieu du corps, est maintenant de 27 centimètres (23 centimètres auparavant) ; sa largeur de 33 centimètres. La hauteur du recouvrement prise à la couture est de 17 centimètres. Les portefeuilles de correspondance en service ou en voie de confection sont utilisés tels qu’ils sont.
Le portefeuille de correspondance se porte sur le côté droit. Sa courroie se place de gauche à droite par-dessus la banderole du revolver.

Par décision ministérielle du 30 juillet 1889, toutes les parties apparentes de l’équipement, et notamment le portefeuille de correspondance, sont désormais en cuir noir verni. Ces modifications ne sont applicables qu’à dater du 1er janvier 1890. Une décision ultérieure doit faire connaître la description réglementaire des effets du nouveau modèle.
La note du 17 mai 1890 précise que la boucle à rouleau, qui termine le boucleteau du portefeuille de correspondance, doit être placée sur la poitrine à portée de la main de l’homme.
Il faut attendre la description de l’uniforme de la gendarmerie du 9 juin 1895 pour avoir une nouvelle description du portefeuille de correspondance modèle 1889.
Il est désormais en cuir de vache grenée vernie noire, doublé en toile de lin grise. Le contre-sanglon d’attache, la courroie et le boucleteau sont en forte vache vernie noire. Les boucles sont maintenant en fer verni au four. La bordure de la patelette et des côtés est en cuir de veau ou vache grené verni noir.
Une note ministérielle du 3 janvier 1896 prévoit le maintien en service dans la gendarmerie jusqu’à usure complète, des anciens portefeuilles de correspondance, qui devront cependant être noircis. Le 15 avril suivant, le Ministre de la guerre autorise l’imputation à la masse d’entretien et de remonte de la dépense devant résulter de ce noircissage.

Le portefeuille de correspondance modèle 1889 est en cuir de vache grenée vernie noire. Le contre-sanglon d’attache, la courroie et le boucleteau sont en forte vache vernie noire, les boucles en fer verni au four. La bordure de la patelette et des côtés est en cuir de veau ou vache grené verni noir.

L’intérieur est doublé en toile de lin grise. Cet exemplaire, fabriqué par la société Équipements Militaires B. Franck & Fils, a reçu le cachet d’acceptation de la commission de réception des effets de gendarmerie.

Ce portefeuille, ayant appartenu au gendarme Roger, a été complété par une pochette en toile de lin grise amovible, fixée à la doublure par deux boutons de corne. Cet aménagement personnel est conforme aux recommandations émises par le règlement, afin d’isoler et de protéger le carnet-calepin et le carnet de déclarations.

Contenu du portefeuille de correspondance d’un gendarme à la mobilisation : carnet aide-mémoire du gendarme, enveloppes contenant les affiches de rappel sous les drapeaux, objets de sûreté, aide-mémoire de la prévôté en campagne.

La description du 5 novembre 1915 modifie légèrement le portefeuille de correspondance. Les boucles ne sont plus en fer verni noir, mais en fer étamé. De même, La courroie de suspension et son boucleteau sont cousus par une de leurs extrémités à un D en fer verni noir de 27 mm de largeur dans œuvre, lequel est fixé à une enchapure en cuir verni noir, cousue entre le cuir et la doublure du corps du portefeuille à 30 mm environ de la couture de la patelette (20 mm auparavant).
Le modificatif du 11 aopût 1922 précise que toutes les coutures sont faites en bon fil de lin ou de chanvre de nuance assortie et ciré

Une nouvelle sacoche, destinée à contenir les pièces emportées en service, est adoptée le 30 mars 1923, légèrement modifiée dans son mode de suspension le 30 juin 1923. ressemblant plutôt à un porte-carte d'officier, son existence sera très éphémère.

La description du 30 mars 1923 rend cet effet d'équipement facultatif, du fait de l'adoption d'une sacoche, mais précise qu'il sera désormais confectionné en cuir fauve foncé.

Dès l’additif à la description des uniformes de la gendarmerie du 1er octobre 1926, qui précise la composition de l'uniforme de la garde républicaine mobile, on ne parle déjà plus de la sacoche modèle 1923, mais uniquement du portefeuille de correspondance en usage dans la gendarmerie départementale.