REVOLVER 1873 ET 1874

Le 14 novembre 1874, les officiers reçoivent une nouvelle version du revolver modèle 1873. Le revolver d’officier modèle 1874 se distingue de ce dernier par son allègement au moyen de cannelures pratiquées dans le barillet et sa finition bronzée noire, à l’exception de la détente, du poussoir de l’axe du barillet et du chien qui sont recuits au jaune. La nouvelle arme est délivrée aux officiers moyennant le versement au Trésor de la somme de cinquante francs payable en trois fois.

Le portefeuille de correspondance sert non seulement à contenir les dépêches mais doit également renfermer le nouveau revolver ; à cet effet, une fonte est fixée en diagonale à l’intérieur. À partir de 1874, quelques compagnies de gendarmerie testent l’emploi d’un étui de revolver à titre d’essai. Les armes sont transportées dans des étuis munis d’une case pouvant contenir quelques cartouches, munis d’une bretelle destinée à passer en sautoir sur l’épaule, afin de soulager le ceinturon d’une partie du poids de l’arme. L’usage est progressivement étendu aux autres unités.
Sur décision du général de Cissey, le 8 juin 1874, quelques compagnies de gendarmerie expérimentent un étui de revolver à titre d’essai. La circulaire du 16 juillet suivant précise que celui-ci, porté à gauche en passant dans le ceinturon, est muni d’une case pouvant contenir quelques cartouches et d’une bretelle destinée à passer en sautoir sur l’épaule, afin de soulager le ceinturon d’une partie du poids de l’arme et de l’empêcher de se déformer. Un rapport sur la manière dont l’étui s’est comporté au point de vue du service et sur les améliorations dont il peut être susceptible doit être établi par les compagnies à la fin de l’année.
Cet exemplaire fait manifestement partie de la première série d’étuis testés en 1874.

Il est confectionné d’une seule pièce de cuir, constituant le corps et le couvercle, sur lequel est fixé une petite patte permettant de le fermer à l’aide d’un bouton de laiton. La banderole, réglable à l’aide d’une boucle à ardillon, est cousue à demeure à l’arrière de l’étui. Un passant de cuir permet d’assujettir l’étui au large ceinturon de buffle encore en usage. Une petite pochette, cousue sur l’avant de l’étui, fermée par un rabat et masquée par le couvercle, contient une rangée d’alvéoles pour les cartouches. Cet équipement, de couleur fauve à l’origine, a été ultérieurement teint en noir, probablement à partir de 1889, les anciens étuis étant maintenus en service jusqu’à usure complète.

Le passant dorsal est marqué de la date de fabrication de l’étui, 1874, ainsi que du numéro du revolver modèle 1873 qu’il contenait, J 6286, puisque l’arme et l’étui, rendus indissociables, sont perçus et reversés ensemble en magasin, en cas de mutation ou de départ du gendarme qui en est détenteur.

Par décision ministérielle du 27 mai 1878, la gendarmerie adopte finalement l’étui de revolver modèle 1876 du modèle général des troupes à cheval. Toutefois, celui-ci ne comporte pas de courroie de ceinture, la gendarmerie faisant encore usage d’un ceinturon. Affectant la forme d’une petite fonte triangulaire, il est entièrement fait en cuir fauve et se compose d’une gaine ou fourreau avec cartouchière et d’un couvercle ou portière, embouti en forme de coquille.

Sur le dessous du fourreau est cousu un passant en cuir fauve destiné au passage du ceinturon. Deux dés de support en cuivre, fixés par des enchapures en cuir, servent à la fixation de la banderole. La partie inférieure de l’étui, où pèse l’arrêtoir du revolver, est emboutie pour que celui-ci, ainsi que le cran de mire, puisse s’y loger sans frottement.

Sur le dessus du fourreau se trouve la cartouchière, petite poche à soufflet en cuir, comprenant à l’intérieur deux rangs de six gaines en cuir disposées pour recevoir douze cartouches. L’étui est réglementairement porté à gauche, en passant dans le ceinturon, parce que, s’il était porté à droite, il deviendrait gênant pour les mouvements du bras et le port du fusil et que du reste le côté droit est réservé au portefeuille de correspondance. À partir du 23 février 1878, l’étui de revolver des adjudants est confectionné en cuir noir ciré, disposition étendue aux maréchaux des logis chefs le 11 août 1885.

Le revolver des officiers est transporté dans un étui semblable à celui de la troupe mais confectionné en cuir de premier choix, noirci sur fleur au lieu d’être fauve et recouvert extérieurement d’une couche de vernis blanc. La banderole est coupée dans du cuir verni noir Des versions plus ou moins luxueuses, telle celle représentée ici, doublée de velours noir, peuvent être utilisées. Le cordon d’attache du revolver d’officier, décrit le 8 octobre 1889, est fait d’une ganse noire, ronde, en poil de chèvre dite « milanaise »en poil de chèvre noir, d’une longueur de 90 centimètres, formant un anneau à chacune de ses extrémités et s’attachant dans une boucle creuse grappée en poil de chèvre.

Par décision ministérielle du 30 juillet 1889, un certain nombre de modifications sont apportées à l’uniforme de la gendarmerie départementale. Un nouveau modèle de tunique est adopté, ainsi qu’un nouveau ceinturon, se portant en dessous. Le porte-baïonnette, le porte-épée ou la bélière, restant apparents, sont en cuir noir verni. L’étui de revolver, désormais en cuir noirci, comme celui des adjudants et maréchaux des logis chefs, et recouvert extérieurement après confection d’une couche de verni blanc, comporte, comme dans les autres armes, une courroie de ceinture destinée à maintenir l’étui à gauche, et à porter le coffret-cartouchière à droite, lorsque les gendarmes ont à faire usage de la carabine.
Le nouvel étui et ses accessoires sont décrits le 8 octobre 1889. La lanière, qui n’est utilisée que par les maréchaux des logis chefs et les adjudants, est formée d’une bande de vache noircie et cirée ; l’une de ses extrémités est repliée et maintenue à demeure par deux coutures parallèles à la bande ; l’autre est percée d’une boutonnière qui est destinée à recevoir la tête d’une lanière en cuir lacée dans le corps de la courroie.

La banderole est en cuir de vache, noirci et ciré sur fleur. Ajustable en longueur grâce à un passant coulant en cuivre, elle comporte à chacune de ses extrémités un mousqueton en cuivre qui se fixe à chaque triangle de métal de l’étui de revolver.
La courroie de ceinture est en cuir de vache, noirci sur fleur. Elle comporte une boucle à rouleau en cuivre munie d’un ardillon en fer étamé ; un passant fixe est cousu dans l’enchapure, un autre passant coulant court le long de la ceinture.

Le passant de courroie de ceinture, cousu à l’arrière de l’étui, mesure 5,5 centimètres de hauteur pour la gendarmerie départementale. L’étui de revolver de la garde républicaine est semblable à celui de la gendarmerie, mais le modificatif du 7 avril 1891 précise que le passant fixe, qui doit s’enfiler sur le ceinturon de buffle blanchi, mesure 9 centimètres de hauteur.
De chaque côté du passant sont placées deux enchapures, recevant chacune un triangle en cuivre, destinés à recevoir les mousquetons de la banderole. Comme pour le modèle précédent, la partie inférieure de l’étui est emboutie selon une forme circulaire afin de recevoir l’arrêtoir et le cran de mire du revolver sans frottement.
L’étui de revolver des maréchaux des logis chefs et adjudants est semblable à celui de la troupe. La banderole des officiers ne comporte pas de mousquetons et vient s’enchaper directement sur des dés de forme rectangulaire.
De gauche à droite, étui modèle 1889 de la gendarmerie départementale, étui modèle 1891 de la garde républicaine, étui modèle 1876 d’officier.